Reviews and Comments

J'avais trouvé amusant le titre de cet essai. Le contenu n'est hélas pas à la hauteur.returnLe livre est constitué de deux parties. La première porte sur la théorie du "nomos" de Carl Schmitt, qui avance que l'activité politique des cinq derniers siècles (depuis la découverte de l'Amérique) est conditionnée par le partage du monde, et que ce processus est maintenant terminé ; un nouvel ordre mondial ne serait donc possible que si l'humanité pouvait se tourner vers les espaces inexplorés du cosmos.returnreturnDans la seconde partie Szendy étudie les nombreuses références aux extra-terrestres dans l'oeuvre de Kant; tout d'abord dans Théorie du Ciel, un de ses premiers écrits ; puis de manière moins directe dans ses oeuvres ultérieures et en particulier dans Critique de la faculté de juger où Kant éprouve la nécessité de faire appel aux mondes extérieurs pour juger d'un oeuil neutre les affaires humaines.returnreturnL'auteur brode ainsi page après page autour de ces deux thèmes, qu'il agrémente d'interprétations plus ou moins convaincantes de films et séries télévisées de science-fiction (Twilight Zone, Men In Black,...). Au final une lecture d'un grand ennui malgré le thème. Les seuls bons moments passés l'ont été grâce à quelques citations bien choisies des oeuvres de Kant.

La mention "roman" est indiquée à juste titre : derrière les contours d'une biographie de Jimi Hendrix se cache en effet un exercice littéraire et un exercice d'admiration, un hymne au musicien et à son interprétation du Star Spangled Banner lors du festival de Woodstock. returnreturnJ'ai été agacé par le style d'écriture : Lydie Salvayre retrouve les 17 ans qu'elle avait le 18 août 1969 et emprunte le ton d'une adolescente exaltée, "ce ton pompeux et emphatique qui chez les autres m'insupporte" avoue-t-elle dans un moment de lucidité. Cela donne probablement plus de liberté à l'auteur ; cela lui permet d'explorer la vie de Hendrix, de l'interpréter sans se brider par trop de précautions. returnreturnElle peut ainsi broder sur la timidité d'Hendrix, hanté par le souvenir de sa mère alcoolique, marqué par la pauvreté, par sa condition de noir, exploité par son manager, tué par la fatigue et les drogues. Elle peut élever le Star Spangled Banner de Woodstock en point d'orgue de l'espoir des sixties, et exprimer sa tristesse de le voir s'effondrer face au cynisme marchand à l'orée des années 70.returnreturnJe pense tout de même que les gens qui ne sont fans ni de Hendrix ni de Lydie Salvayre pourront s'abstenir sans regret de la lecture de ce livre.

Suite de chapitres écrits au quatre coins du monde sur un mode léger par un journaliste de profession, 'touriste' de vocation, .returnreturnOn ressent tout de suite de la sympathie pour l'auteur (un peu de jalousie aussi), un jeune homme normal, pas véritablement un aventurier, mais possédant le soupçon d'insatisfaction que l'on partage tous plus ou moins et qui le pousse à découvrir le monde, à s'indigner, s'amuser, s'émerveiller. À se remettre en cause surtout, pour se transformer (c'est au fond ce que recherche le voyageur) au contact de l'altérité. returnreturnLa technique et les tics du journaliste refont parfois surface, comme dans le long épisode sur Israël et la Palestine au style typique de ce que l'on pourrait lire dans un magazine hebdomadaire : un description plaisante, des interviews, une réflexion superficielle, pour finalement ne pas nous apprendre grand chose d'autre que ce que l'on sait déjà.returnreturnIl n'y a rien de très profond dans ces pages, mais un recul suffisant pour exprimer un humour désabusé sur la misère du monde, son absurdité, sur la mauvaise conscience et l'impuissance de l'individu occidental lambda.returnreturnUne lecture très plaisante au final.

Dans cette collection de petits essais, François Bon réfléchit sur l'impact de la technologie (l'internet, les liseuses et tablettes) sur l'objet livre, sur l'écriture et la lecture, sur le métier d'écrivain.returnIl effectue un retour sur les techniques du passé (en particulier un chapitre très intéressant sur les tablettes d'argiles) et sur les modes d'écritures. On croise Gutenberg évidemment, mais aussi Balzac et sa tentative de vente de roman sur abonnement ; on découvre le processus chimique responsable de la fameuse odeur du livre ; on revisite les révolutions précédentes (passage des tablettes au rouleau puis du rouleau au codex). Il y a de jolies analogies comme celle qui rapproche l'oeuvre de l'écrivain à un arbre ou celle qui assimile l'écriture sur le net à un brouillon permanent - ce livre est d'ailleur essentiellement constitué d'articles que l'auteur a d'abord publié sur son blog (tierslivre.net).returnreturnBeaucoup d'idées stimulantes donc, même si on peut être en désaccord avec certaines. Par exemple que si certains genres comme les journaux personnels et les essais se prêtent magnifiquement à l'écriture sur le net, cela ne représente pas toute la littérature. Par ailleurs, François Bon verse un peu trop dans le prosélytisme par obligation : puisqu'on ne peut aller contre l'évolution actuelle - qui annonce la mort du livre physique et des librairies - il faudrait l'aimer sans condition.returnreturnEssentiel pour comprendre la révolution en marche.