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Suicides exemplaires (French language, 2008, Christian Bourgois) 3 stars

Review of 'Suicides exemplaires' on 'LibraryThing'

3 stars

Des nouvelles tournant autour des intentions de suicide. Résumés (donc spoilers) suivent.returnreturnLa mort par saudade : Il y a des paroles que l'on fuit pour ne pas devenir fou ou être tenté par le suicide. Enfant, le narrateur est intrigué par cette femme qui chuchote à l'oreille des passantes et les effraie. Puis il découvre la terrible histoire familiale d'un de ses amis dont le grand-père, un tante et enfin son père on tous choisi le suicide pour échapper à la folie, ou l'inverse. Son ami qui lui reprochait de "fuir la plénitude".returnreturnÀ la recherche du couple électrique : Un acteur comique populaire acquiert une villa abandonnée qui semble posséder le pouvoir de ruiner peu à peu la vie de ses propriétaires comme elle se ruine elle même. Il grossit, devient has-been. Son agent lui conseille de rechercher un alter-égo maigre pour constituer un duo comique à la Laurel et Hardy. Il finit par le trouver dans la personne d'un vendeur dans une librairie, mais celui-ci se révèle le dangereux membre d'une société secrête des mains duquel il échappe de justesse. Sa mère est enlevée et il se voit obligé de vendre sa maison pour payer la rançon réclamée par les ravisseurs. Il devient vagabond puis retourne sur les cendres de son ancienne villa ravagée par un incendie dont le nouveau propriétaire, le Baron Mulder ne réchappa pas. Le narrateur, la nuit tombée, finit par rencontrer l'esprit du Baron, qui "rit sérieusement", et il décide de le suivre avec une dose de strychnine. returnreturnRosa Schwarzer revient à la vie : Rosa Schawrzer est gardienne de musée. La toile du chevalier l'attire. Elle a eu 50 ans la veille et le repas qu'elle avait préparé pour l'occasion s'est vu finalement esquivé par ses deux fils et son mari. Désabusée elle sort, sympathise avec un ivrogne dans un bar, et décide de rejoindre le chevalier dans sa toile. Elle y fera un tour mais finalement reviendra chez les vivants. "Le bonheur tue, et ce que les suicidés imitent, ce n'est pas l'inimitable, mais bien l'inexistant. returnreturnL'art de la disparition : Un écrivain se fait passer pour étranger dans son pays et écrit en secret sous couverture d'exercer la profession d'enseignant. Le jour de sa retraite il se voit confier le soin d'écrire une série de textes pour accompagner une exposition photographique. Ceux-ci se font remarquer et l'on devine l'existence d'un écrivain. Il se voit harceler, on demande d'autres textes. Il finit par les livrer, il donne la clé du coffre contenant ses oeuvres toutes révèlant la vie des habitants de son pays, puis décide de disparaître définitivement.returnreturnLes Nuits de L'Iris Noir : Un footballeur professionnel s'éprend d'une journaliste gravement malade. Avant de mourir elle souhaite aller se recuillir dans le village ou est mort son père. Le couple est guidé par un villageois dont le frère, à moitié fou, est le gardien du cimetière. Les deux hommes s'avéreront être les deux rescapés de la Société des Sympathisants de la Nuit de l'Iris Noir de Port del Vent dont le père de la jeune fille était un des membres. Chaque sympathisant, quand lui semblait venu le jour, réunissait autour d'un banquet ses coreligionnaires puis se suicidait.returnreturnL'heure des épuisés : Le narrateur suit un vieil homme qui lui même file un noir porteur d'une statue de l'enfant Jésus. Ils sont tous trois fatigués (cela à l'air important). Le vieux s'éclipse, le noir dépose la statue dans une cathédrale puis se met à suivre le narrateur qui rebrousse chemin. Il le rattrape, le menace puis se calme lorsque le narrateur avoue lui aussi sa fatigue. Enfin la cathédrale explose.returnLa nouvelle la plus sybilline du recueil.returnreturnUne invention drôlement utile : Lettre d'une femme à son ennemie, une lettre pour se venger ou pour survivre face à sa solitude. Elle raconte ses tentatives de suicide, sauts du premier étage, puis du second... Elle raconte son passage à l'hopital psychatrique pour y retrouver son amie de toujours Rita qui reçoit des lettres d'un hongrois et qui se souvient de Barrymore, de sa grande bouche de clown. Mais ni le hongrois, ni Barrymore n'existent. Ni Rita. Barrymore est l'invention d'une invention, et c'est lui qui permet à la narratrice de survivre. "Il n'y a pas de solitude possible à cause des fantômes qui la peuplent."returnreturnPuisqu'on me demande de me présenter : Le narrateur est marin sur un baleinier qui s'approche du pays de Babàkua. Il interpelle un peintre qui s'est rendu célèbre par ses peintures de Babàkua et de ses habitants : il l'accuse de n'avoir rien compris de leur monde et même de n'y avoir jamais posé le pied. Car au contraire de ce que dépeint l'artiste, les Babakuans, outre leur habitude d'écrire à l'envers, sont rusés, menteurs, diffamateurs. La nouvelle se termine par la disparition du peintre, finalement convaincu de ses erreurs, après avoir débarqué sur le quai en pyjamas. E. Vila-Matas en Babàkuan donne : Satam Alive...returnreturnAmours de toute une vie : La narratrice raconte à sa grand-mère ses trois derniers jours. Elle était partie retrouver son amour secret Fernando, lui-même amoureux de la femme du couple qu'il invite dans un chalet de montagne. Discussion animée avec le petit ami de la femme qu'il aime, politique, honte de la position espagnole sur le plan internationnal. Revenu dans sa chambre, il met fin à sa vie avec un pistolet. La grand-mère, incrédule jusque là, interroge sa petite-fille, ne voudrait-elle demander à Fernando les réelles cause du suicide, politique ou amour déçu ?returnreturnLe collectionneur de tempêtes : Attilio Bertarrelli, comte de Valtelline présente à la narratrice les préparatifs de son suicide. Il souhaite reposer dans une crypte auprès de sa défunte épouse. Un tableau placé au-dessus des deux tombes les représente. La mort sera déclenchée par puissant éclair issu de tempêtes miniatures, reproduction de tempêtes réelles. Finalement le comte périra d'une crise cardiaque avant d'avoir pu mener à terme son suicide.