henri reviewed Palais mental by Guillaume Contré
Méditations burlesques, ou pas
4 stars
La cour des miracles, une nouvelle du même auteur parue dans la revue L'autoroute de sable m'avait donné envie de lire ce petit roman.
La forme du livre m'a d'abord paru prétentieuse, presque ridicule : titre noir sur couverture noire, pages non numérotées, un seul et unique paragraphe sans pause, mais au final j'ai passé d'agréables moments dans le "palais mental" du drôle de personnage créé par Guillaume Contré.
C'est le "flux de conscience" d'un inspecteur sur une scène de crime : une pièce avec une fenêtre à la vitre brisée laissant entrer le froid, la nuit, un cadavre allongé au milieu. L'attention de l'inspecteur se porte sur une brique, sur la fenêtre, sur son jeune collègue, déclenchant des méditations volatiles oscillant entre considérations existentielles ou interrogations prosaïques avec des décalages des glissements non dénués d'humour.
Les mêmes thèmes reviennent, avec de menues variations, s'entrechoquent, comme dans une pièce …
La cour des miracles, une nouvelle du même auteur parue dans la revue L'autoroute de sable m'avait donné envie de lire ce petit roman.
La forme du livre m'a d'abord paru prétentieuse, presque ridicule : titre noir sur couverture noire, pages non numérotées, un seul et unique paragraphe sans pause, mais au final j'ai passé d'agréables moments dans le "palais mental" du drôle de personnage créé par Guillaume Contré.
C'est le "flux de conscience" d'un inspecteur sur une scène de crime : une pièce avec une fenêtre à la vitre brisée laissant entrer le froid, la nuit, un cadavre allongé au milieu. L'attention de l'inspecteur se porte sur une brique, sur la fenêtre, sur son jeune collègue, déclenchant des méditations volatiles oscillant entre considérations existentielles ou interrogations prosaïques avec des décalages des glissements non dénués d'humour.
Les mêmes thèmes reviennent, avec de menues variations, s'entrechoquent, comme dans une pièce musicale (l'auteur est aussi compositeur de musique concrète). Un marteau ensanglanté, une loupe oubliée, les exclamations de l'assistant face au mur. La recherche de la pipe, du tabac, du feu, objets qui naviguent entre les mains et les poches. L'équilibre instable de l'inspecteur, trébuchant ou victime d'étourdissements. L'assistant qui semble parler Hongrois, qui n'arrive pas à se faire comprendre par l'inspecteur, le brigadier en communication avec sa femme au téléphone, le mort. L'inspecteur médite sur la mort, sur le vent froid que la fenêtre laisse passer. Il confond les bruits de son estomac avec celui du mort ou avec les paroles incompréhensibles de l'assistant.
Le vent se transforme en tourbillon, mélangeant objets et pensées, pièces d'un puzzle jamais résolu.